Il y a en chacun de nous un leader qui sommeille. Parfois, dans des sphères différentes. Pour certains, ce sera dans l’église, pour d’autres dans l’art, ou encore le business, la famille, la politique, l’administration, le sport… et j’en passe.
Mais il y a une question cruciale que l’on est amené à se poser à un moment ou un autre.
Quel est mon job en tant que leader ?
À de nombreuses reprises, je me suis posé cette question. Quelles sont mes missions, les tâches à effectuer… ? En tant que pasteur principal, personne ne m’a donné une fiche de poste avec le job à effectuer. Il a donc fallu (et je suis encore dans ce processus) que je me trouve dans mon leadership.
Pour trouver son leadership, je pense qu’il y a deux pièges à éviter.
LES PIÈGES À ÉVITER
Le premier piège est celui de l’uniformité. En France, on a un peu de mal avec les têtes qui dépassent. Avec ceux qui sont différents et qui font différemment.
On comprend aisément que la tentation peut être assez grande d’accepter de porter un uniforme pour éviter d’être dans le collimateur de certains. Même au risque de perdre sa personnalité.
Pourtant, je suis persuadé que la personnalité fait partie de ce qui produit l’attraction d’un leader.
Ne diluez donc pas votre personnalité. Osez être vous, avec vos spécificités.
Le second piège consiste à être un leader « couteau-suisse ». Toujours occupé à tout un tas de choses diverses et variées, le « leader-multifonction » se voit dans l’impossibilité d’exécuter avec excellence ce qu’il sait et doit faire. Dans la sphère de l’église, ce type de « leadership » n’est pas rare.
Le problème est que le modèle de leadership présenté dans le Nouveau Testament est vraiment différent de celui-ci.
– Jésus ne faisait pas tout, tout seul. Il maîtrisait l’art de développer des systèmes. Il a pensé et systématisé la croissance de son ministère en envoyant ses disciples deux par deux dans de nouvelles terres à conquérir.
– Jésus ne gérait pas tout. On le voit déléguer la trésorerie ou encore l’organisation du repas de Pâque à Pierre et Jean.
– Les premiers leaders de l’Eglise n’étaient pas multitâches. Preuve avec ce passage : «Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C’est pourquoi, frères et sœurs, choisissez parmi vous sept hommes de qui l’on rende un bon témoignage, remplis d’Esprit-saint et de sagesse, et nous les chargerons de ce travail. » (Actes 6.2-3)
– Le leadership recommandé par Paul est un leadership d’équipement (Ephésiens 4.12). Le rôle des leaders est de former les croyants pour qu’ils fassent le job. Les premiers leaders de l’Eglise fonctionnaient plutôt comme des coaches.
Comment éviter ces deux écueils ? C’est là que le concept « prophète, roi, prêtre » est super intéressant.
LE CONCEPT « PROPHÈTE, ROI, PRÊTRE »
Dans l’Ancien Testament, le royaume était dirigé par trois types de leader, avec des fonctions bien distinctes. Le prophète, le roi et le prêtre.
Le prophète avait pour fonction de montrer la voie au peuple. Il était comme une sorte de guide.
Le roi avait pour charge, entre autres, l’administration et l’organisation du royaume et des armées.
Enfin, le prêtre veillait à la guérison du peuple en apportant à Dieu l’offrande de la part du peuple. Ces trois leaders représentent trois typologies.
Avant d’aller plus loin, je rassure les puristes. Ça n’est qu’un modèle de profil.
L’idée n’est pas de remplacer les ministères du Nouveau Testament par ceux de l’Ancien, ni même de créer une nouvelle doctrine. Même si le concept a ses limites, il a le mérite de nous aider à nous positionner en tant que leader.
Regardons d’un peu plus près ces trois archétypes.
1) Le Prophète a un profil de visionnaire, de communicateur, de pionnier, d’enseignant. Instinctivement, il a une facilité à inspirer et à influencer.
2) Le Roi est un exécutif, un créateur de système, un manageur. Il est stratégique, gestionnaire avec des compétences de chef de projet.
3) Le Prêtre quant à lui est un berger et un accompagnant. Il aime prendre soin et encourager. Il est relationnel et dans la compassion. Son truc est la relation d’aide.
En analysant votre personnalité, vos forces et vos compétences, ce modèle vous donnera des indices pour vous trouver dans votre leadership ou, du moins, vous aiguillera sur ce que vous n’êtes pas.
Enfin, imaginez ces types de leader côte à côte. Ces trois profils si complémentaires que mis ensemble, ils peuvent constituer une base super solide pour une organisation fonctionnelle, équilibrée et performante. Il y a certainement un modèle à explorer !
