Osons le dire. On a tous tendance à mettre des filtres sur nos vies.
Un peu à la façon Instagram. Pas facile de se montrer tel qu’on est vraiment. Probablement par peur du jugement, par peur du rejet ou de ne pas être accepté.
Alors on met des filtres. Des filtres « sourires ». Des filtres « tout-va-bien ». Des filtres « amour-parfait », « famille-parfaite ». Ou encore des filtres « healthy-food ».
Même si on joue un peu tous à ce petit jeu, on le sait, ce n’est pas la vraie vie ! Tout le monde connaît le concept des filtres Instagram mais plus personne n’y croit. Comme on ne croit plus au concept du leader parfait, sans faille, qui connait tout.
Pour ma part, je vois le leadership du futur comme un leadership de la vulnérabilité. Je veux dire un leadership dans lequel on enlève les masques. On se montre authentique. On parle de ses challenges. On est relationnel. C’est la fin du leadership pyramidal sans relations vraies.
Dans mon univers, celui de l’église, parler de ses combats ou de ses peines est assez tabou. Il y a une tendance à toujours vouloir paraître bright. Il est temps de marcher à contre-courant. Si on arrêtait de jouer à l’église. Si on devenait réellement l’église. C’est-à-dire une famille dans laquelle on trouve grâce et acceptation.
C’est aux leaders de montrer le chemin de la vulnérabilité en initiant le pas. À coup sûr, cela participerait à construire une culture de la transparence.
Jésus a été, lui-même, dans cette vulnérabilité.
Avant la croix, Jésus n’était pas au top émotionnellement parlant. C’est bizarre de dire ça, je sais. En même temps, être anxieux et stressé avant le supplice de la crucifixion semble assez justifié. Rappelons-nous que Jésus était pleinement Dieu, et… pleinement homme. Il ressentait les mêmes émotions que tout être humain. Au milieu de ce moment de trouble, Jésus a fait preuve d’une telle transparence. Notamment, lorsqu’il demande à ses disciples de prier avec lui. Il avait besoin du réconfort de ses amis.
Il faut tout de même préciser ceci. Une saine vulnérabilité s’exerce par palier et de façon graduée. Il ne s’agit pas de tout déballer à tout le monde. Je n’ai pas le même niveau de vulnérabilité avec tout le monde. Votre niveau de vulnérabilité dépendra du degré d’amitié et de confiance que vous avez avec votre interlocuteur. La vulnérabilité doit être mesurée et progressive.
Nous devons trouver des « frères ou sœurs d’armes ». Des personnes avec lesquelles nous bâtissons une relation de confiance. J’aime mes frères d’armes. Ils sont dans l’encouragement, non dans la condamnation. Dans la confidentialité, non dans les commérages. Dans la prière, non dans la passivité.
Pour finir, je vous laisse avec quatre avantages de la vulnérabilité.
1) La vulnérabilité tue la culture du Fake. Fini la nécessité de prétendre. Plus besoin de paraître parfait. On enlève les masques. On met tout le monde à l’aise. Franchement, ça fait du bien !
2) La vulnérabilité brise le système de dissimulation. Le jugement amène la honte et encourage la dissimulation. Bonne nouvelle ! Dans une culture de vulnérabilité, nous ne sommes plus obligés de rester à lutter seuls dans notre coin. On peut parler, confesser, mettre à la lumière. On entre alors dans la victoire.
3) La vulnérabilité amène la protection. Être redevable, c’est aussi et surtout se protéger de soi-même. Entendre des personnes bien intentionnées nous dire « je t’aime mais tu as tort » peut être salutaire. C’est veiller les uns sur les autres.
4) La vulnérabilité accentue la grâce. Dans un environnement sans prétention, l’esprit de compétition est mis à mal. On ne joue pas au « plus… ». On s’appuie sur la grâce de Dieu et on pratique la grâce. On aime, on accepte, on pardonne.
Bas les masques. Arrêtons de « prétendre ». Soyons authentiques. Vivons la culture de la vulnérabilité.
